got a lot to prove (emma)

Beauxbâtons... Ce château aux briques blanches, à la façade parfaitement entretenue et aux jardins dignes de Versailles est juste sublime. Pas ton style, certes, mais tu dois bien reconnaître qu'il est magnifique, élégant et royal. Tu imagines bien un souverain habiter ces tours, des domestiques courir partout dans les couloirs et des hommes et femmes serrés dans leurs vêtements éblouissants de couleurs et de richesses. Mais non, seuls des enfants, quelques adultes et des elfes de maison fréquentent cet établissement. Une école, voilà ce qu'on en avait fait, et tu trouves ça dommage, mais qu'y peux-tu ? Poussant un soupir, tu t'avances sur les allées gravillonnées qui serpentent entre les différentes parties des jardins, sans t'attarder sur la beauté de la végétation parfaitement domptée. Ta valise te suit de près, lévitant à moins d'un mètre dans ton dos. Tu as décidé de voyager léger, le mois de juin étant déjà entamé, aussi tu as fait envoyer le reste de tes bagages directement à Poudlard où les elfes sont probablement en train de les installer dans les appartements qui te seront attribués en septembre. En attendant, tu vas loger à l'académie pendant un petit mois, et il te fallait quelques affaires pour survivre jusque là. Sur le perron du château t'attend Tiphaine que tu salues comme si tu venais de la rencontrer, personne ne sachant qu'en vérité vous êtes proches depuis plus de dix ans. Aimable et professionnelle, elle te guide dans le château, te montre la salle où tu devras aller prendre tes repas puis te précèdes dans un escalier menant aux cachots. Car c'est là que se trouve ta chambre. Chic. Sans râler pour autant, tu suis ta supérieure jusqu'à une minuscule salle plutôt bien aménagée et poses ta valises sur le grand lit qui est mis à ta disposition. "Très chère, pouvez-vous demander à mademoiselle Duval de me rejoindre, je vous prie ? J'aimerais m'entretenir un instant avec notre championne." Tu accompagnes ta requête d'un éclatant sourire et regardes Tiphaine sortir avec un signe de tête.

En attendant de recevoir ton invitée, tu décides de faire un peu de rangement et, d'un geste de baguette, envoies chemises, vestons, gilets et pantalons voler dans la commode en bois verni qui se trouve contre le mur face à l'unique fenêtre, très haute et minuscule. Tu disposes sur le bureau les dossiers que tu as hérités de ton prédécesseur, quelques parchemins vierges, des plumes et de l'encre, et tu glisses précautionneusement ton stylo empoisonné dans un tiroir que tu t'empresses de fermer à clé. Une mauvaise manœuvre avec cet instrument et quelqu'un se retrouverait mort avant même de s'en rendre compte. Sur une petite table basse entourée de trois chaises, tu places une théière et deux tasses en porcelaine délicate avant de faire bouillir l'eau avec un incendio à peine murmuré. Enfin, tu retires ta veste, ton gilet et la chemise que tu as portée toute la nuit pour te rafraîchir un minimum. Tu es en train de fermer les derniers boutons d'une chemise propre quand quelques coups sont donnés contre la porte. Tu ouvres avec un sourire chaleureux, peut-être un brin inquiétant, juste assez pour que la jeune fille se sente à l'aise et respecte son directeur. "Mademoiselle Duval, enchanté, je suis le professeur Rowle. J'espère que mademoiselle Retrac ne vous a pas tirée du lit, je m'excuse de vous avoir fait venir à une heure si matinale mais je tenais à m'entretenir avec vous au plus vite. Entrez donc." D'un geste ample du bras, tu l'invites à pénétrer dans ton territoire réduit et lui montres une chaise pour qu'elle s'y installe. Tu sais qu'il est tôt, à peine huit heures passée de quelques minutes, mais elle doit être habituée de se lever encore plus tôt les jours de cours. Certes, il est samedi, mais elle n'en mourra pas, n'est-ce pas ?

Tu t'assieds face à elle et désignes la théière de la main. "Prendrez-vous une tasse de thé ? Je le bois noir, mais il est tout à fait possible de vous trouver un arôme plus à votre goût si vous le désirez..." Ce disant, tu verses l'eau chaude dans les petites tasses et ouvres une boite où se trouvent les sachets aromatisés ; pas ce que tu préfères, mais c'est ce qu'il y a de plus facile à transporter, alors tu t'en contenteras pour ce mois de juin. "Je suppose que vous avez entendu parler du triste sort de mon prédécesseur, le professeur Ravenclaw ? Comment le vivez-vous ?" Avant de commencer à parler de ce qui t'intéresse réellement, tu lances une discussion plus spécifique, moins personnelle mais qui touche quand même la jeune fille. Tu espères ainsi pouvoir cerner un peu sa personnalité.